ABORDAGES, LE CINÉMA SCANDALEUSEMENT PRIS PAR LA QUILLE #1 HALLOWEEN

Qu’est-ce qu’un fanzine ? Une revue amateure à tirage limité, produit artisanal, passionnel et personnel, le véhicule d’une culture hors des clous, d’un état d’esprit dans lequel ne se reconnaît qu’une minorité ? La réponse, sur le fond, importe peu, mais il est juste de rappeler qu’un fanzine, ce n’est pas forcément un volume de papier glacé à la couverture chatoyante et à la mise en page quasi-professionnelle.

Ciseaux, colle et photocopieuse, c’était le lot des fan-éditeurs-auteurs-maquettistes il y a 25 ans et on n’en appréciait pas moins le fruit de leurs efforts. Il n’y a rien de réactionnaire dans ce constat (chacun sait comme en ces pages on admire et raffole du fanzinat « new look » dont on ne se prive pas de louer les mérites). Il est cependant assez intrigant, pour ne pas dire déroutant, de se retrouver en 2018 avec entre les mains ce qui ressemble plus au journal du lycée d’Haddonfield, promo 78, qu’au dernier Médusa.

Pour ses quarante ans, HALLOWEEN se retrouve décortiqué, décousu, recousu, ré-assemblé sous la plume des auteurs, les approches farouchement subjectives s’entrelacent, redécoupées et recollées, le fond dans la forme, la mise en abîme était inévitable. Ce projet volontairement et déraisonnablement anachronique, « romantique et radical, passionné et foutraque » selon les termes mêmes de son instigateur, Jocelyn Manchec, a de quoi impressionner, que ce soit dans son survivalisme techno-médiatique ou dans son contenu. Pour le lecteur (ainsi que l’auteur de ces lignes) qui a eu, au moment de son grand éveil cinéphile, un blog a portée de clavier (et un clavier à portée de doigts), la démarche a quelque chose d’exotique mais surtout d’étrangement nostalgique et de follement séduisant.

Gabriel Carton

 

 

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